Suis je hypersensible ?
Comment savoir si tu es hypersensible ? Découvre les caractéristiques de l'hypersensibilité.
8/25/2025
Comment savoir si je suis hypersensible ? Les signes qui ne trompent pas
Pendant des années, je me suis demandé pourquoi j'étais si différente. Pourquoi je ressentais tout plus fort que les autres ? Pourquoi les étiquettes des vêtements me grattaient et me rendaient littéralement dingue ? Pourquoi je devais porter des lunettes de soleil même quand le ciel était blanc ou gris, sous peine d'avoir mal à la tête ? Pourquoi je ne supportais pas le bruit?
Si tu te poses ces mêmes questions :"suis-je hypersensible ?", "pourquoi suis-je si sensible ?", "est-ce normal de ressentir les choses si intensément ?", alors cet article est fait pour toi. L'hypersensibilité touche environ 20% de la population, mais reste encore mal comprise.
Dans cet article, je te révèle les caractéristiques de l'hypersensibilité, quand on ne sait pas qu'on est hypersensible, quand on n'a pas le mode d'emploi, c'est difficile d'apprivoiser cette richesse émotionnelle et sensorielle.
Qu'est-ce que l'hypersensibilité ?
L'hypersensibilité désigne une sensibilité émotionnelle et sensorielle plus intense que la moyenne. Contrairement aux idées reçues, elle ne se résume pas à "pleurer facilement" ou "être fragile". C'est un fonctionnement neurologique complexe qui te rend hyper réceptive à ton environnement.
👉🏻 Ces caractéristiques ne sont pas exhaustives
Tu peux être hypersensible et ne pas te reconnaître dans toutes ces caractéristiques. Chaque personne est unique, et par conséquent chaque sensibilité l'est aussi !
Les caractéristiques
L'hyperempathie : éponge émotionnelle malgré toi
L'hyperempathie est la capacité à te mettre à la place de l'autre de façon consciente ou inconsciente. Tu intègres, absorbes instinctivement les émotions, les humeurs, les énergies des personnes et des lieux qui t'entourent.
Cette hyperempathie fait de toi une véritable éponge émotionnelle qui capte tout ce qui l'entoure, parfois au détriment de ton propre équilibre.
La confusion fréquente entre empathie et sympathie
Les personnes hypersensibles confondent souvent l'empathie et la sympathie, ce qui peut intensifier leur charge émotionnelle :
· L'empathie : Avoir de l'empathie pour quelqu'un ne veut pas dire approuver ce que l'autre ressent, c'est percevoir et comprendre ce qui l'affecte tout en gardant une distance émotionnelle saine.
· La sympathie : Elle implique une proximité affective avec partage direct des émotions de l'autre. C'est une fusion émotionnelle qui peut t'épuiser.
Il est essentiel de maintenir une distance entre soi et l'état affectif de l'autre pour ne pas tomber dans la sympathie. Malheureusement, il est difficile pour certaines personnes hypersensibles de dissocier leurs propres émotions de celles des autres, d'où l'importance cruciale d'apprendre à gérer ses émotions.
Cette hyperempathie, bien que précieuse pour comprendre autrui, demande un véritable apprentissage pour ne pas se laisser submerger par les émotions.
L'hyperesthésie : tes sens en mode "haute définition"
L'hyperesthésie désigne une sensibilité exacerbée des sens qui peut concerner l'ouïe, la vue, le toucher, l'odorat ou le goût. Tu perçois les stimuli de ton environnement (signaux sensoriels comme les sons, lumières, odeurs, textures) de manière amplifiée :
Hyperesthésie auditive : qui est en d'autre terme une sensibilité élevée au niveau de l'ouïe. Elle se traduit par différents moyens : le moindre petit bruit te dérange et peut t'empêcher de te concentrer (l'open space c'est l'enfer pour toi, les bruits de mastication te rendent dingue, tu as le sommeil très léger…)
Hyperesthésie visuelle : qui est en d’autres termes une sensibilité élevée au niveau de la vue. (La lumière t'éblouit facilement. Tu as besoin de lunettes de soleil même par temps nuageux, les néons te donnent mal à la tête, ou tu ne supportes pas les écrans trop lumineux).
Hyperesthésie kinésthésique: qui est en d’autres termes une sensibilité élevée au niveau du toucher. Un simple effleurement peut être inconfortable. Les étiquettes de vêtements te grattent, certains tissus te dérangent au point de ne pas pouvoir les porter, ou tu ressens chaque petite aspérité sur ta peau.
Hyperesthésie olfactive : qui est en d’autres termes une sensibilité élevée au niveau de l'odorat. Les parfums te semblent envahissants. Tu détectes les odeurs les plus fines et imperfectibles pour les autres, Tu ne supportes pas certaines odeurs.
Hyperesthésie gustative : qui est en d’autres termes une sensibilité élevée au niveau du gout. Certaines textures ou saveurs sont extrêmement prononcées pour toi. Tu ne supportes pas certaines consistances (comme la gélatine, le gras dans la viande), tu détectes le moindre changement dans un plat habituel, ou certains goûts te semblent écœurants.
3. L'hyperémotivité : ressentir tout "à fleur de peau"
L'hyperémotivité est une manifestation de l'hypersensibilité. L'hyperémotivité se définit comme le fait de vivre de façon très intense les émotions. Tu ressens tes émotions d'une manière plus fréquente et intense que la moyenne, même pour des situations considérées comme banales pour les autres (le fameux : "tu pleures pour un rien").
Il existe deux types d'hyperémotivité :
L'hyperémotivité intériorisée : Elle se caractérise par une tendance à ressentir des émotions intenses de manière interne, sans les exprimer visiblement à l'extérieur. Les personnes qui vivent leur hyperémotivité de cette façon peuvent avoir du mal à communiquer leurs émotions et à exprimer leur vulnérabilité émotionnelle aux autres. Cette difficulté à exprimer ses émotions porte le nom d'alexithymie. Elles peuvent alors paraître réservées, froides ou détachées alors qu'intérieurement, c'est un véritable tsunami émotionnel.
L'hyperémotivité extériorisée : Elle se caractérise par une tendance à exprimer ses émotions de manière intense et visible à l'extérieur. Les personnes qui vivent leur hyperémotivité de cette façon peuvent avoir du mal à contrôler leurs réactions émotionnelles, ce qui peut les faire paraître impulsives, colériques ou dramatiques aux yeux des autres.
Cette intensité émotionnelle, qu'elle soit intériorisée ou extériorisée, te rend particulièrement réactive aux émotions désagréables (peur, colère), vulnérable aux critiques et aux conflits.
Le mental hyperactif : ton cerveau sans bouton "off"
Ton mental est constamment en ébullition. Tu es attentive à chaque détail, tu captes les nuances des mots, des gestes et des tonalités. Tu réfléchis, analyses, cogites beaucoup.
Cette hyperactivité mentale peut engendrer :
De l'anxiété et des peurs
Des difficultés de prise de décision
Des pensées ruminantes
Une grande fatigue
Les découvertes scientifiques sur l'hypersensibilité
L'hypersensibilité n'est pas "dans la tête", tu es née hypersensible et tu le restes, c'est une réalité neurobiologique observable ! Les recherches scientifiques les plus récentes révèlent des différences structurelles et fonctionnelles fascinantes dans ton cerveau.
Les bases neurologiques de ta sensibilité
Le modèle scientifique DOES d'Elaine Aron
Elle a identifié 4 caractéristiques propres aux personnes hypersensibles
D - Depth of processing (Traitement en profondeur des informations)
O - Overstimulation (Surstimulation)
E - Emotional reactivity and Empathy (Réactivité émotionnelle et empathie élevées)
S - Sensitivity to subtle stimuli (Sensibilité aux stimuli subtils)
Ce qui se passe dans ton cerveau hypersensible
En 2014, l'étude révolutionnaire de Bianca Acevedo et ses collègues de l'Université de Stony Brook a mis en évidence les particularités neuroanatomiques des hypersensibles :
L'insula hyperactive : Cette région cérébrale, surnommée "le siège de la conscience", montre une activité plus intense chez les hypersensibles. Elle explique ta perception plus riche et subjective de la réalité.
Les neurones miroirs en ébullition : Liés à l'empathie, ces neurones montrent une activité continue depuis l'enfance, expliquant ta capacité naturelle à capter les émotions des autres.
Un traitement différent des neurotransmetteurs : Ton système traite différemment la dopamine (système de récompense) et évacue plus activement la sérotonine, réduisant la régulation émotionnelle et amplifiant l'intensité des ressentis.
Les preuves génétiques de l'hypersensibilité
L'étude récente de l'Université Queen Mary de Londres sur des jumeaux confirme que l'hypersensibilité a une forte composante héréditaire : environ 50% des différences de sensibilité s'expliquent par nos gènes.
Selon une revue d'études de 2012, les individus hautement sensibles représentent entre 10 et 35% de la population.
Attention : l'hypersensibilité apparaît rarement seule !
Réalité importante : L'hypersensibilité se présente rarement de manière isolée. Les recherches scientifiques récentes révèlent des liens étroits avec les troubles du spectre autistique (TSA), le TDAH, mais aussi avec les troubles anxieux.
Il est donc important de se faire accompagner par le bon professionnel pour éviter des errances diagnostiques et des prises en charge inadaptées..
Mais pourquoi je souffre de mon hypersensibilité?
Depuis deux ans, j’accompagne des femmes hypersensibles. Comme elles, j’ai cru que mon hypersensibilité était la cause de mes souffrances. Mais j’ai découvert que ce n’était pas le cas. L’hypersensibilité n’est pas une maladie, ni une fatalité. Ce qui fait mal, ce n’est pas la sensibilité en elle-même, c’est de ne pas savoir comment la vivre pleinement.
Le vrai problème, ce n’est pas ton hypersensibilité.
C’est l’incompréhension.
Celle des autres, qui ne voient pas ce que tu vis intérieurement.
Et la tienne, tant que tu n’as pas encore appris à décoder ton fonctionnement.
Ce double manque de compréhension alimente la sensation d’être à part. Comme si tu n’arrivais jamais à rentrer dans les cases, comme si tu étais “trop” dans un monde qui attend de toi l’inverse.
Alors si tu souffres de ton hypersensibilité aujourd’hui, cela peut avoir plusieurs raisons.
1. Tu ne connais pas encore les spécificités liées à ton hypersensibilité
Beaucoup découvrent leur hypersensibilité par hasard : un podcast, un livre, une vidéo Instagram… et là, déclic. Tu comprends que tu es hypersensible. Mais connaître le mot ne suffit pas. Tant que tu ne connais pas tes spécificités, tu continues à te sentir incomprise, en décalage.
Ce décalage se manifeste dans ta manière de percevoir et de traiter les informations. Tout est plus intense. Là où les autres restent indifférents, toi tu captes chaque détail. Dans un environnement bruyant, lumineux, ou rempli de monde, tu peux vite te sentir submergée alors que les autres semblent parfaitement à l’aise.
À cela s’ajoute l’image sociétale de la sensibilité. Plutôt que d’être valorisée, elle est perçue comme une fragilité, une faiblesse. Tu entends trop souvent
“Tu prends tout trop à cœur.”
“Tu es trop sensible.”
“Arrête de dramatiser.”
Ces remarques minimisent ce que tu ressens et renforcent ce sentiment d’être en décalage.
2. Tu ne nourris pas tes besoins
Quand tu es hypersensible, tu as des besoins plus intenses que la moyenne. Et quand ces besoins ne sont pas nourris, tout s’amplifie : tes émotions débordent, ton énergie s’épuise, ton corps crie stop.
Voici quelques besoins essentiels chez les personnes hypersensibles:
Le besoin de sens, de sentir que ta vie a une direction.
Le besoin d’honnêteté et de transparence.
Le besoin d’authenticité, de pouvoir être toi sans masque.
Le besoin de relations profondes et sincères.
Le besoin de créer, d’apprendre, d’explorer.
Le besoin d’égalité et de justice.
Le besoin de calme et de ressourcement.
Le besoin d’affection et d’amour.
Si ces besoins restent ignorés, alors tes émotions vont trinquer, car une émotion est un message qu'un de tes besoins n'est pas nourri.
3. Tu es surstimulée et tu n’as pas encore de stratégie pour t’en protéger
L’une des plus grandes sources de souffrance chez les personnes hypersensibles, c’est la surstimulation.
Être hypersensible, c’est percevoir les stimuli (sons, odeurs, émotions, lumières, interactions sociales…) avec beaucoup plus d’intensité. Ton cerveau doit traiter une quantité énorme d’informations et atteint rapidement un niveau de saturation. C’est ça, la surstimulation.
Elle peut être :
Sensorielle : tes sens captent tout et réagissent fortement.
Émotionnelle : tu ressens une grande quantité d’émotions en permanence.
Sociale : trop d’interactions finissent par t’épuiser.
Sans stratégies pour te préserver, tu risques l’épuisement émotionnel, physique et même social. Voilà pourquoi poser tes limites devient vital : non pas pour te couper du monde, mais pour protéger ton énergie.
4. Gérer ses émotions : un impératif quand on est hypersensible
Enfin, si tu souffres de ton hypersensibilité, c’est peut-être parce que tu n’as pas encore appris à gérer tes émotions.
Ton intensité émotionnelle peut devenir une force incroyable, mais seulement si tu apprends à la « canaliser ».
Gérer ses émotions ne veut pas dire les bloquer ou les nier.
Cela signifie :
Identifier ce que tu ressens vraiment.
Accueillir tes émotions sans te laisser submerger et nourrir tes besoins.
Ne pas tomber dans la sympathie (porter les émotions des autres comme si elles étaient les tiennes).
Apprendre à transformer cette énergie en ressource plutôt qu’en charge.
Il est important de préciser une chose : ces difficultés ne viennent pas de ton hypersensibilité en elle-même. Elles trouvent souvent leur origine dans ton histoire, ton éducation, les expériences douloureuses que tu as traversées et les mécanismes de défense que tu as construits pour te protéger.
C’est ce mélange qui peut t’amener à :
Douter de toi et manquer d’estime personnelle.
T’adapter en permanence aux attentes des autres.
Entretenir une relation compliquée avec ton corps ou avec toi-même.
Craindre de décevoir et chercher à tout prix la perfection.
Faire passer les besoins des autres avant les tiens.
Redouter l’abandon ou le rejet, et tomber dans la dépendance affective.
Vivre en état d’hypervigilance, anxieuse et sur le qui-vive.
Ressentir une forte culpabilité, même quand ce n’est pas justifié.
Être exigeante, parfois trop, envers toi-même et envers les autres.
Avoir du mal à dire non et à poser des limites claires.
Toutes ces caractéristiques ne définissent pas ton hypersensibilité. Elles reflètent plutôt les blessures que tu portes et la façon dont tu as appris à survivre dans un monde qui ne comprenait pas ta sensibilité.
La bonne nouvelle, c’est qu’avec de la conscience, des outils et un accompagnement adapté, tu peux déconstruire ces schémas. Et petit à petit, ton hypersensibilité cesse d’être un poids pour devenir ton alliée.
Tu peux transformer tes difficultés, tes blessures en véritables forces grâce à une meilleure connaissance de soi et de ta sensibilité.
Apprendre à t’écouter, à identifier tes besoins, à poser tes limites et à réguler tes émotions, c’est la clé pour ne plus subir ton hypersensibilité mais en faire un atout puissant.
Cela demande un travail d’introspection, oui. Mais chaque pas que tu feras vers toi-même sera une victoire. Et chaque outil que tu découvriras te donnera un peu plus de paix, de clarté et d’énergie au quotidien.
Et toi, est-ce que tu t’es reconnue dans ces caractéristiques ?
Sources bibliographiques :
Pour le modèle DOES d'Elaine Aron :
· Aron, E. N. (1996). The Highly Sensitive Person: How to Thrive When the World Overwhelms You. Broadway Books.
· Aron, E. N., & Aron, A. (1997). Sensory-processing sensitivity and its relation to introversion and emotionality. Journal of Personality and Social Psychology, 73(2), 345-368.
Pour l'étude neuroanatomique de 2014 :
· Acevedo, B. P., Aron, E. N., Aron, A., Sangster, M. D., Collins, N., & Brown, L. L. (2014). The highly sensitive brain: an fMRI study of sensory processing sensitivity and response to others' emotions. Brain and Behavior, 4(4), 580-594.
Pour les preuves génétiques (Université Queen Mary) :
· Pluess, M., & Belsky, J. (2013). Vantage sensitivity: individual differences in response to positive experiences. Psychological Bulletin, 139(4), 901-916.
· Lionetti, F., Aron, A., Aron, E. N., Burns, G. L., Jagiellowicz, J., & Pluess, M. (2018). Dandelions, tulips and orchids: evidence for the existence of low-sensitive, medium-sensitive and high-sensitive individuals. Translational Psychiatry, 8(1), 24.
Pour la revue d'études de 2012 sur la prévalence :
· Aron, E. N., Aron, A., & Jagiellowicz, J. (2012). Sensory processing sensitivity: a review in the light of the evolution of biological responsivity. Personality and Social Psychology Review, 16(3), 262-282.
Sources complémentaires pour les neurotransmetteurs :
· Jagiellowicz, J., Xu, X., Aron, A., Aron, E., Cao, G., Feng, T., & Weng, X. (2011). The trait of sensory processing sensitivity and neural responses to changes in visual scenes. Social Cognitive and Affective Neuroscience, 6(1), 38-47.
Comment savoir si je suis hypersensible ? Les signes qui ne trompent pas
Pendant des années, je me suis demandé pourquoi j'étais si différente. Pourquoi je ressentais tout plus fort que les autres ? Pourquoi les étiquettes des vêtements me grattaient et me rendaient littéralement dingue ? Pourquoi je devais porter des lunettes de soleil même quand le ciel était blanc ou gris, sous peine d'avoir mal à la tête ? Pourquoi je ne supportais pas le bruit?
Si tu te poses ces mêmes questions :"suis-je hypersensible ?", "pourquoi suis-je si sensible ?", "est-ce normal de ressentir les choses si intensément ?", alors cet article est fait pour toi. L'hypersensibilité touche environ 20% de la population, mais reste encore mal comprise.
Dans cet article, je te révèle les caractéristiques de l'hypersensibilité, quand on ne sait pas qu'on est hypersensible, quand on n'a pas le mode d'emploi, c'est difficile d'apprivoiser cette richesse émotionnelle et sensorielle.
Qu'est-ce que l'hypersensibilité ?
L'hypersensibilité désigne une sensibilité émotionnelle et sensorielle plus intense que la moyenne. Contrairement aux idées reçues, elle ne se résume pas à "pleurer facilement" ou "être fragile". C'est un fonctionnement neurologique complexe qui te rend hyper réceptive à ton environnement.
👉🏻 Ces caractéristiques ne sont pas exhaustives
Tu peux être hypersensible et ne pas te reconnaître dans toutes ces caractéristiques. Chaque personne est unique, et par conséquent chaque sensibilité l'est aussi !
Les caractéristiques
L'hyperempathie : éponge émotionnelle malgré toi
L'hyperempathie est la capacité à te mettre à la place de l'autre de façon consciente ou inconsciente. Tu intègres, absorbes instinctivement les émotions, les humeurs, les énergies des personnes et des lieux qui t'entourent.
Cette hyperempathie fait de toi une véritable éponge émotionnelle qui capte tout ce qui l'entoure, parfois au détriment de ton propre équilibre.
La confusion fréquente entre empathie et sympathie
Les personnes hypersensibles confondent souvent l'empathie et la sympathie, ce qui peut intensifier leur charge émotionnelle :
· L'empathie : Avoir de l'empathie pour quelqu'un ne veut pas dire approuver ce que l'autre ressent, c'est percevoir et comprendre ce qui l'affecte tout en gardant une distance émotionnelle saine.
· La sympathie : Elle implique une proximité affective avec partage direct des émotions de l'autre. C'est une fusion émotionnelle qui peut t'épuiser.
Il est essentiel de maintenir une distance entre soi et l'état affectif de l'autre pour ne pas tomber dans la sympathie. Malheureusement, il est difficile pour certaines personnes hypersensibles de dissocier leurs propres émotions de celles des autres, d'où l'importance cruciale d'apprendre à gérer ses émotions.
Cette hyperempathie, bien que précieuse pour comprendre autrui, demande un véritable apprentissage pour ne pas se laisser submerger par les émotions.
L'hyperesthésie : tes sens en mode "haute définition"
L'hyperesthésie désigne une sensibilité exacerbée des sens qui peut concerner l'ouïe, la vue, le toucher, l'odorat ou le goût. Tu perçois les stimuli de ton environnement (signaux sensoriels comme les sons, lumières, odeurs, textures) de manière amplifiée :
Hyperesthésie auditive : qui est en d'autre terme une sensibilité élevée au niveau de l'ouïe. Elle se traduit par différents moyens : le moindre petit bruit te dérange et peut t'empêcher de te concentrer (l'open space c'est l'enfer pour toi, les bruits de mastication te rendent dingue, tu as le sommeil très léger…)
Hyperesthésie visuelle : qui est en d’autres termes une sensibilité élevée au niveau de la vue. (La lumière t'éblouit facilement. Tu as besoin de lunettes de soleil même par temps nuageux, les néons te donnent mal à la tête, ou tu ne supportes pas les écrans trop lumineux).
Hyperesthésie kinésthésique: qui est en d’autres termes une sensibilité élevée au niveau du toucher. Un simple effleurement peut être inconfortable. Les étiquettes de vêtements te grattent, certains tissus te dérangent au point de ne pas pouvoir les porter, ou tu ressens chaque petite aspérité sur ta peau.
Hyperesthésie olfactive : qui est en d’autres termes une sensibilité élevée au niveau de l'odorat. Les parfums te semblent envahissants. Tu détectes les odeurs les plus fines et imperfectibles pour les autres, Tu ne supportes pas certaines odeurs.
Hyperesthésie gustative : qui est en d’autres termes une sensibilité élevée au niveau du gout. Certaines textures ou saveurs sont extrêmement prononcées pour toi. Tu ne supportes pas certaines consistances (comme la gélatine, le gras dans la viande), tu détectes le moindre changement dans un plat habituel, ou certains goûts te semblent écœurants.
3. L'hyperémotivité : ressentir tout "à fleur de peau"
L'hyperémotivité est une manifestation de l'hypersensibilité. L'hyperémotivité se définit comme le fait de vivre de façon très intense les émotions. Tu ressens tes émotions d'une manière plus fréquente et intense que la moyenne, même pour des situations considérées comme banales pour les autres (le fameux : "tu pleures pour un rien").
Il existe deux types d'hyperémotivité :
L'hyperémotivité intériorisée : Elle se caractérise par une tendance à ressentir des émotions intenses de manière interne, sans les exprimer visiblement à l'extérieur. Les personnes qui vivent leur hyperémotivité de cette façon peuvent avoir du mal à communiquer leurs émotions et à exprimer leur vulnérabilité émotionnelle aux autres. Cette difficulté à exprimer ses émotions porte le nom d'alexithymie. Elles peuvent alors paraître réservées, froides ou détachées alors qu'intérieurement, c'est un véritable tsunami émotionnel.
L'hyperémotivité extériorisée : Elle se caractérise par une tendance à exprimer ses émotions de manière intense et visible à l'extérieur. Les personnes qui vivent leur hyperémotivité de cette façon peuvent avoir du mal à contrôler leurs réactions émotionnelles, ce qui peut les faire paraître impulsives, colériques ou dramatiques aux yeux des autres.
Cette intensité émotionnelle, qu'elle soit intériorisée ou extériorisée, te rend particulièrement réactive aux émotions désagréables (peur, colère), vulnérable aux critiques et aux conflits.
Le mental hyperactif : ton cerveau sans bouton "off"
Ton mental est constamment en ébullition. Tu es attentive à chaque détail, tu captes les nuances des mots, des gestes et des tonalités. Tu réfléchis, analyses, cogites beaucoup.
Cette hyperactivité mentale peut engendrer :
De l'anxiété et des peurs
Des difficultés de prise de décision
Des pensées ruminantes
Une grande fatigue
Les découvertes scientifiques sur l'hypersensibilité
L'hypersensibilité n'est pas "dans la tête", tu es née hypersensible et tu le restes, c'est une réalité neurobiologique observable ! Les recherches scientifiques les plus récentes révèlent des différences structurelles et fonctionnelles fascinantes dans ton cerveau.
Les bases neurologiques de ta sensibilité
Le modèle scientifique DOES d'Elaine Aron
Elle a identifié 4 caractéristiques propres aux personnes hypersensibles
D - Depth of processing (Traitement en profondeur des informations)
O - Overstimulation (Surstimulation)
E - Emotional reactivity and Empathy (Réactivité émotionnelle et empathie élevées)
S - Sensitivity to subtle stimuli (Sensibilité aux stimuli subtils)
Ce qui se passe dans ton cerveau hypersensible
En 2014, l'étude révolutionnaire de Bianca Acevedo et ses collègues de l'Université de Stony Brook a mis en évidence les particularités neuroanatomiques des hypersensibles :
L'insula hyperactive : Cette région cérébrale, surnommée "le siège de la conscience", montre une activité plus intense chez les hypersensibles. Elle explique ta perception plus riche et subjective de la réalité.
Les neurones miroirs en ébullition : Liés à l'empathie, ces neurones montrent une activité continue depuis l'enfance, expliquant ta capacité naturelle à capter les émotions des autres.
Un traitement différent des neurotransmetteurs : Ton système traite différemment la dopamine (système de récompense) et évacue plus activement la sérotonine, réduisant la régulation émotionnelle et amplifiant l'intensité des ressentis.
Les preuves génétiques de l'hypersensibilité
L'étude récente de l'Université Queen Mary de Londres sur des jumeaux confirme que l'hypersensibilité a une forte composante héréditaire : environ 50% des différences de sensibilité s'expliquent par nos gènes.
Selon une revue d'études de 2012, les individus hautement sensibles représentent entre 10 et 35% de la population.
Attention : l'hypersensibilité apparaît rarement seule !
Réalité importante : L'hypersensibilité se présente rarement de manière isolée. Les recherches scientifiques récentes révèlent des liens étroits avec les troubles du spectre autistique (TSA), le TDAH, mais aussi avec les troubles anxieux.
Il est donc important de se faire accompagner par le bon professionnel pour éviter des errances diagnostiques et des prises en charge inadaptées..
Mais pourquoi je souffre de mon hypersensibilité?
Depuis deux ans, j’accompagne des femmes hypersensibles. Comme elles, j’ai cru que mon hypersensibilité était la cause de mes souffrances. Mais j’ai découvert que ce n’était pas le cas. L’hypersensibilité n’est pas une maladie, ni une fatalité. Ce qui fait mal, ce n’est pas la sensibilité en elle-même, c’est de ne pas savoir comment la vivre pleinement.
Le vrai problème, ce n’est pas ton hypersensibilité.
C’est l’incompréhension.
Celle des autres, qui ne voient pas ce que tu vis intérieurement.
Et la tienne, tant que tu n’as pas encore appris à décoder ton fonctionnement.
Ce double manque de compréhension alimente la sensation d’être à part. Comme si tu n’arrivais jamais à rentrer dans les cases, comme si tu étais “trop” dans un monde qui attend de toi l’inverse.
Alors si tu souffres de ton hypersensibilité aujourd’hui, cela peut avoir plusieurs raisons.
1. Tu ne connais pas encore les spécificités liées à ton hypersensibilité
Beaucoup découvrent leur hypersensibilité par hasard : un podcast, un livre, une vidéo Instagram… et là, déclic. Tu comprends que tu es hypersensible. Mais connaître le mot ne suffit pas. Tant que tu ne connais pas tes spécificités, tu continues à te sentir incomprise, en décalage.
Ce décalage se manifeste dans ta manière de percevoir et de traiter les informations. Tout est plus intense. Là où les autres restent indifférents, toi tu captes chaque détail. Dans un environnement bruyant, lumineux, ou rempli de monde, tu peux vite te sentir submergée alors que les autres semblent parfaitement à l’aise.
À cela s’ajoute l’image sociétale de la sensibilité. Plutôt que d’être valorisée, elle est perçue comme une fragilité, une faiblesse. Tu entends trop souvent
“Tu prends tout trop à cœur.”
“Tu es trop sensible.”
“Arrête de dramatiser.”
Ces remarques minimisent ce que tu ressens et renforcent ce sentiment d’être en décalage.
2. Tu ne nourris pas tes besoins
Quand tu es hypersensible, tu as des besoins plus intenses que la moyenne. Et quand ces besoins ne sont pas nourris, tout s’amplifie : tes émotions débordent, ton énergie s’épuise, ton corps crie stop.
Voici quelques besoins essentiels chez les personnes hypersensibles:
Le besoin de sens, de sentir que ta vie a une direction.
Le besoin d’honnêteté et de transparence.
Le besoin d’authenticité, de pouvoir être toi sans masque.
Le besoin de relations profondes et sincères.
Le besoin de créer, d’apprendre, d’explorer.
Le besoin d’égalité et de justice.
Le besoin de calme et de ressourcement.
Le besoin d’affection et d’amour.
Si ces besoins restent ignorés, alors tes émotions vont trinquer, car une émotion est un message qu'un de tes besoins n'est pas nourri.
3. Tu es surstimulée et tu n’as pas encore de stratégie pour t’en protéger
L’une des plus grandes sources de souffrance chez les personnes hypersensibles, c’est la surstimulation.
Être hypersensible, c’est percevoir les stimuli (sons, odeurs, émotions, lumières, interactions sociales…) avec beaucoup plus d’intensité. Ton cerveau doit traiter une quantité énorme d’informations et atteint rapidement un niveau de saturation. C’est ça, la surstimulation.
Elle peut être :
Sensorielle : tes sens captent tout et réagissent fortement.
Émotionnelle : tu ressens une grande quantité d’émotions en permanence.
Sociale : trop d’interactions finissent par t’épuiser.
Sans stratégies pour te préserver, tu risques l’épuisement émotionnel, physique et même social. Voilà pourquoi poser tes limites devient vital : non pas pour te couper du monde, mais pour protéger ton énergie.
4. Gérer ses émotions : un impératif quand on est hypersensible
Enfin, si tu souffres de ton hypersensibilité, c’est peut-être parce que tu n’as pas encore appris à gérer tes émotions.
Ton intensité émotionnelle peut devenir une force incroyable, mais seulement si tu apprends à la « canaliser ».
Gérer ses émotions ne veut pas dire les bloquer ou les nier.
Cela signifie :
Identifier ce que tu ressens vraiment.
Accueillir tes émotions sans te laisser submerger et nourrir tes besoins.
Ne pas tomber dans la sympathie (porter les émotions des autres comme si elles étaient les tiennes).
Apprendre à transformer cette énergie en ressource plutôt qu’en charge.
Il est important de préciser une chose : ces difficultés ne viennent pas de ton hypersensibilité en elle-même. Elles trouvent souvent leur origine dans ton histoire, ton éducation, les expériences douloureuses que tu as traversées et les mécanismes de défense que tu as construits pour te protéger.
C’est ce mélange qui peut t’amener à :
Douter de toi et manquer d’estime personnelle.
T’adapter en permanence aux attentes des autres.
Entretenir une relation compliquée avec ton corps ou avec toi-même.
Craindre de décevoir et chercher à tout prix la perfection.
Faire passer les besoins des autres avant les tiens.
Redouter l’abandon ou le rejet, et tomber dans la dépendance affective.
Vivre en état d’hypervigilance, anxieuse et sur le qui-vive.
Ressentir une forte culpabilité, même quand ce n’est pas justifié.
Être exigeante, parfois trop, envers toi-même et envers les autres.
Avoir du mal à dire non et à poser des limites claires.
Toutes ces caractéristiques ne définissent pas ton hypersensibilité. Elles reflètent plutôt les blessures que tu portes et la façon dont tu as appris à survivre dans un monde qui ne comprenait pas ta sensibilité.
La bonne nouvelle, c’est qu’avec de la conscience, des outils et un accompagnement adapté, tu peux déconstruire ces schémas. Et petit à petit, ton hypersensibilité cesse d’être un poids pour devenir ton alliée.
Tu peux transformer tes difficultés, tes blessures en véritables forces grâce à une meilleure connaissance de soi et de ta sensibilité.
Apprendre à t’écouter, à identifier tes besoins, à poser tes limites et à réguler tes émotions, c’est la clé pour ne plus subir ton hypersensibilité mais en faire un atout puissant.
Cela demande un travail d’introspection, oui. Mais chaque pas que tu feras vers toi-même sera une victoire. Et chaque outil que tu découvriras te donnera un peu plus de paix, de clarté et d’énergie au quotidien.
Et toi, est-ce que tu t’es reconnue dans ces caractéristiques ?
Sources bibliographiques :
Pour le modèle DOES d'Elaine Aron :
· Aron, E. N. (1996). The Highly Sensitive Person: How to Thrive When the World Overwhelms You. Broadway Books.
· Aron, E. N., & Aron, A. (1997). Sensory-processing sensitivity and its relation to introversion and emotionality. Journal of Personality and Social Psychology, 73(2), 345-368.
Pour l'étude neuroanatomique de 2014 :
· Acevedo, B. P., Aron, E. N., Aron, A., Sangster, M. D., Collins, N., & Brown, L. L. (2014). The highly sensitive brain: an fMRI study of sensory processing sensitivity and response to others' emotions. Brain and Behavior, 4(4), 580-594.
Pour les preuves génétiques (Université Queen Mary) :
· Pluess, M., & Belsky, J. (2013). Vantage sensitivity: individual differences in response to positive experiences. Psychological Bulletin, 139(4), 901-916.
· Lionetti, F., Aron, A., Aron, E. N., Burns, G. L., Jagiellowicz, J., & Pluess, M. (2018). Dandelions, tulips and orchids: evidence for the existence of low-sensitive, medium-sensitive and high-sensitive individuals. Translational Psychiatry, 8(1), 24.
Pour la revue d'études de 2012 sur la prévalence :
· Aron, E. N., Aron, A., & Jagiellowicz, J. (2012). Sensory processing sensitivity: a review in the light of the evolution of biological responsivity. Personality and Social Psychology Review, 16(3), 262-282.
Sources complémentaires pour les neurotransmetteurs :
· Jagiellowicz, J., Xu, X., Aron, A., Aron, E., Cao, G., Feng, T., & Weng, X. (2011). The trait of sensory processing sensitivity and neural responses to changes in visual scenes. Social Cognitive and Affective Neuroscience, 6(1), 38-47.
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